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SYMPOSIUM CHEIKH TIDIANE GAYE (7 et 8 janvier 2012 à Louga) |
Le site de manifestation
religieuse « Keur Mouhammad » de Louga a été trop petit les samedi 7 et
dimanche 8 janvier derniers pour abriter les programmes du symposium
consacré à Cheikh Tidiane Gaye, ancien Inspecteur de l’Éducation. Les
instituteurs de la région ont ainsi profité du premier anniversaire de
son décès pour le combler d’honneurs. Ceci, à travers des instants de
témoignages et d’hommages suivis de deux conférences sur le soufisme et
la pédagogie dans son œuvre, respectivement développées par Dr Abdou
Aziz Kébé, professeur à l’École de Dakar et Seydou Khouma, Inspecteur de
l’Éducation à Diourbel.
La
cérémonie d’ouverture du samedi a enregistré la présence de plusieurs
autorités administratives et religieuses distinguées du pays (voir photos en bas de l'article)
qui ont prononcé leur discours sous la concentration d’un public
disparate. Elle a aussi permis au Président du comité scientifique, Papa
Mbaye, de qualifier le disparu comme « un homme qui a consacré toute sa
vie dans la crainte révérencielle dans le cercle tant convoité des
“salikhine (vertueux)” » et qui était remarquable par « sa dimension
littéraire et son ouverture relationnelle œcuméniques ».
«
En défenseur de l’islam, il est parmi les acteurs phares pour
l’insertion de l’enseignement religieux islamique dans le système
éducatif classique, a témoigné le ministre-conseiller Momar Lo ».
Le
professeur Abdou Aziz Kébé, traitant le thème à lui confié, a mis en
exergue la maitrise des dimensions du soufisme par Cheikh Tidiane Gaye. «
C’est à travers le soufisme qu'il a bien assimilé les fondements qu’il
arrivait avec brio à rendre hommage les Élus de Dieu, surtout du
Sénégal, tels Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadji Malick et leur famille »

Le
conférencier du samedi citera d’ailleurs l’ouvrage «
At-tassawoufoul-islamya-wata khaddiyatil-yawmou (le soufisme et les
critiques qu’il subit) » de Cheikh Tidiane Gaye dans lequel il développe
la genèse, les secrets et la portée du soufisme. Dans ce livre, il
montre avec une parfaite éloquence, à travers les saints Serigne Abdou
Aziz Dabakh et Serigne Abdou Khoudoss Mbacké, comment le soufisme
façonne son homme en un modèle pour la société. « Il fait partie,
dira-t-il, des premiers Sénégalais à proposer le soufisme comme projet
de société de référence ». Pour conclure, le doyen du département arabe
de l’École de Dakar dira : « Serigne Cheikh, en plus d’être moqaddem
tidiane et fervent défenseur de son tarikha, est un digne héritier des
figures soufies de notre pays ».
Le
dimanche, Gora Khouma, ancien élève de l’inspecteur disparu, s’est
inscrit dans le même sillage pour évoquer les qualités pédagogiques d’un
formateur dont des milliers d’enseignants sont passés entre ses mains. «
Les enseignants s’inspirent de son ouvrage pédagogique Aniis, unique en
son genre au Sénégal, pour assurer leur cours à l’école, a-t-il ajouté
». D’ailleurs, l’inspecteur régional venu assister à la cérémonie de
clôture a promis non seulement de désigner une équipe chargée de
traduire ce livre de chevet, mais aussi d’introduire une demande auprès
du ministère de l’Éducation afin d’immortaliser le nom de Cheikh Tidiane
Gaye par un établissement scolaire.
Enfin, durant tous ces moments
de speech, une exposition de la direction régionale des archives judiciaires, riche en images commentées et en œuvres
littéraires de l’absent le plus présent à ces deux jours, complétait
le décor du symposium.
LES IMAGES DU SAMEDI
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Oustaz Dame Ndiaye et Abdou Aziz Kébé |